Corps communs est un ensemble d’œuvres conçues pour être accrochées au mur, puis décrochées pour devenir un intermédiaire entre deux, quatre ou dix corps. L’œuvre met alors en lien des personnes entre elles par le biais de sangles et d’élastiques pour permettre de vivre une expérience de corps connecté et de corps commun. Un corps qui ne s’arrête pas à nos propres frontières corporelles, un corps mis en partage et mettant en jeu notre interdépendance. L’attention aux autres et l’écoute des sensations, permet de trouver un rythme dans une circulation des échanges auquel chacun participe dans un élan commun.
Nappy
Nappy est un hamac vertical conçu pour vous relaxer. Installé facilement au crochet d’un mur, à une colonne ou à un arbre, Nappy vous enveloppe et vous aide à libérer le corps de ses tensions en toute sécurité. A l’écoute de sons environnants ou en musique, plongez dans la détente et le recueillement intime. Réhabiliter la sieste, se mettre en pause, se faire du bien, être à l’écoute de soi, se régénérer pour être à nouveau actif…
Spirit Monkey
Spirit Monkey est une pièce pour 5 personnes inspirée de la pratique des bâtons en Qi Gong dans laquelle chacun explore le double bâton pour en découvrir l’énergie, l’articulation et les jeux d’équilibre. Les bâtons reliés pour n’en former plus qu’un, chacun se met en mouvement dans l’espace et part à la rencontre des autres par le biais de cette pratique nouvelle de la longue tige souple et légère comme un roseau. Il s’agit ensuite d’initier une façon d’accorder nos échanges tous ensemble et enfin de trouver une fin commune. Entre protocole et improvisation Spirit Monkey s’exécute dans un rythme lent et précis qui demande une attention à 360°, mais aussi une réceptivité aux vibrations et une capacité à entrer en résonnance.
Spin River Deep Blue
Spin River Deep Blue est un Corps Commun de la série Spin qui permet de synchroniser une marche à plusieurs et de developper l’esprit d’équipe. Constitué de 3 bandeaux de 5 alvéoles, de 2 bandeaux de 3 et de 2 bandeaux d’une place destinés aux deux personnes qui guident le sens du cortège. Sur une longueur de 17 mètres, les participants sont installés dans la structure pour suivre la visite en alternant la tête et la queue à des moments de la visite. Spin River Deep Blue a été inauguré au Centre Panthéon de la Sorbonne dans le cadre du Congrès international Share organisé par Barbara Formis avec Sorbonne Art Gallery. Au cours de la soirée de performance les participants et leur deux guides découvrent le lieu en passant par différents espaces et époques de construction du bâtiments. Un live vidéo a permis au public de suivre la visite sur smartphone et de rejoindre la performance dans la cours d’honneur. Une réactivation de la performance a été organisée en journée avec Sorbonne Art Gallery.
Spin Light Duo
Spin Light Duo fait partie d’une série de 3 pièces conçues pour synchroniser collectivement sa marche, travailler l’esprit d’équipe et nos interactions. La structure Spin Light Duo est inspirée d’une tige avec ses feuilles symétriques. Elle peut aussi faire penser au rang deux par deux de la cour d’école. Les participants avancent ainsi côte à côte dans un module de couleur relié par un zip aux autres modules. Un module jaune est associé pour prendre la tête du cortège et guider la marche ou la visite lorsque celle-ci à lieu dans un espace d’exposition. On peut imaginer que les binômes quittent cette déambulation collective, pour poursuivre leur découverte à leur rythme.
Spin Field
Spin Field est la deuxième pièce d’une série de 3, conçue pour synchroniser collectivement sa marche, travailler l’esprit d’équipe et nos interactions. Spin Field est constitué de 4 bandeaux de 3 mètres. Aux couleurs automnales et bicolore, chaque bandeaux se relie par un zip pour former d’un côté une longue ligne monochrome de couleur terre et de l’autre un dégradé de couleur chaude. On peut aussi former un grand cercle ou encore laisser se déplacer chacun des 4 bandeaux comme des segments dans l’espace. Cette œuvre a été inaugurée au Champ de Mars, autour du Grand Palais Ephémère durant Paris+ Art Basel et a donné lieu à l’action By Art : Si l’artiste a besoin de vivre financièrement et d’être reconnu pour ce qu’il fait, son œuvre ne peut se résoudre à n’être qu’un produit du marché de l’art, enfermé dans un écrin. L’œuvre pour l’artiste est avant tout un élan de vie, une liberté d’action et une source de partage ; une aventure poétique. [vidéo]
Lev Dance
Crée pour la St Valentin Lev Dance est une pièce pour 6 personnes inspirée de la contredanse du XVIIIe siècle dans laquelle les garçons et les filles reliés en triangle vont se rejoindre pour former une étoile et entrer en interaction en face à face pour ensuite reformer un grand cercle. L’énergie sensuelle et joyeuse qui traversent ces liens renouvelés s’invitent entre les partenaires. Lev Dance est construit autour d’un protocole chorégraphique et musical : si les mouvements des performeurs sont libres, personnels et improvisés, chaque participants suit un déroulé d’actions défini. L’accompagnement musical à la guitare est une création de Kamel Friha pour Lev Dance, inspiré des Folia et de la musique baroque : si le thème est précis, il est en partie improvisé durant la performance. [vidéo]
Spin River
Spin River se déploie dans l’espace, comme une rivière qui serpente, une colonne vertébrale qui s’articule. Les participants se déplacent dans un mouvement synchronisé, coordonnant leur marche pour orienter la circulation de leur corps commun. J’ai conçu Spin River dans le cadre d’une formation Art et Sport organisée par le musée du Louvre en préparation des JO 2024 pour aborder la dimension collective du sport et permettre au public de marcher ensemble et d’arriver à s’accorder.
Long Blue
Plus qu’une version allongée de Fish Balance, Long Blue est un anneau de Moebius découpé en son milieu donnant deux anneaux de Moebius reliés. Si les corps sont deux fois plus éloignés, l’effet de lien et de contenance demeure. Réalisé dans du Lycra, Long Blue peut s’acclimater à des incursions aquatiques et conserver toute ses qualités d’élasticité et de légèreté.
Sun 45
Sun 45 est une étoile à cinq branches tracée d’une seule ligne, un pan textile en boucle. Chaque corps occupant un sommet fait circuler le bandeau en continu et communique par des micro-mouvements le principe actif de la forme. Lorsque la dynamique du groupe se déploie, l’étoile se défait, quitte sa forme régulière et équilibrée, pour atteindre d’autres configurations sans perdre pour autant sa structure intrinsèque. [vidéo]
Blue Lime
Réalisé en partenariat avec le Musée du Louvre et l’APHP à l’occasion de la Journée nationale des aidants à l’Hôpital Sainte-Périne. Les participants, patients et soignants, sont reliés en binôme par des élastiques bleus à 2 mètres de distance. Tenus grâce à un système de gant bracelet, donnant élégance à la main et au geste, chaque participant active un réseau de lignes qui compose une trame mouvante. Comment s’écouter, initier, suivre, rester attentif aux autres, pour former un ensemble harmonieux.
Love Sticks
Love Sticks est une pièce constituée de tiges fines et souples métallisées et noires s’ajustant ensemble pour constituer une lance inoffensive avec laquelle les performeurs entrent en contact avec l’espace et entre eux. Sa forme ondulée rappelle la destination de son mouvement tournoyant ainsi que le style des lances de tournois équestres. L’improvisation au Palais Royal donne à cette performance, une dimension majestueuse dans laquelle puissance et finesse se trouvent associées. [vidéo]
Salmon Ladder
Salmon Ladder s’organise comme une farandole pour 10 à 16 personnes. Une rencontre en face à face se produit dans des mouvements improvisés et lents, un mouvement partagé s’en suit lorsqu’il s’agit d’avancer de concert. Cette œuvre vivante et joyeuse est animée par des analogies dont sa structure est porteuse : une échelle, un banc de poissons, une colonne vertébrale, des ondes qui se propagent, des circuits que se connectent ou encore une hélice d’ADN. [vidéo] [vidéo] [vidéo]
Wet
Wet est une performance construite autour de trois structures dont deux souples en maille sont un prolongement des Corps communs. Sur un même plateau scénique on assiste à la représentation symbolique du développement d’une plante autour des trois étapes caractéristiques de la croissance du végétal : le germe, la pousse, la floraison. La performance improvisée est ici interprétée à la Galerie Rue Française par les danseuses Clémentine Balair, Isabelle Maurel et Michiko Fou.
Bee Wave
Bee Wave est une œuvre participative pensée pour générer une déambulation collective qui s’apparente à celle de la foule, de la nuée, de la vague ou encore de l’essaim. Bee Wave est constituée d’alvéoles souples et contenantes. Les corps intègrent la structure et initient ensemble un mouvement de déambulation, il s’agit d’avancer en s’adaptant sur la durée à la marche des autres, aux initiatives de chacun, de créer ensemble une trajectoire dans l’espace que l’on traverse. [vidéo] [vidéo]
CC/4
CC/4 est le premier des Corps communs ; utopie d’un corps, constitué de plusieurs corps, par le biais duquel nous nous déplacerions de concert, serions capable de se tenir à l’écoute, pour se sentir accordé, en harmonie. CC/4 nous fait expérimenter et observer comment dans une figure à quatre, chaque corps est entraîné et entraine les autres, dans un ressenti de mouvement partagé, lents ou rapides, selon la dynamique de l’improvisation. [vidéo] [vidéo]
CC/10
CC/10 est la continuité de CC/4 à une échelle plus grande et configuré en un grand cercle. Installé dans CC/10, il s’agit de vivre à dix personnes cette expérience d’interdépendance dans laquelle le Corps commun nous place. Notre désir de mouvement, notre capacité à générer une action ou à se confronter à l’inertie du groupe. Si l’expérience est humaine elle est aussi géométrique et à dimension variable… [vidéo]
Ensemble
Inspirée de pratiques du bâton (Qi Gong, Akijo, pratique gymnique suédoise…), Ensemble a été imaginée pour mettre en œuvre un mouvement commun synchronisé et complémentaire du corps collectif et rechercher une façon d’harmoniser nos mouvements : être attentif et interpréter les mouvements perçu grâce à l’élasticité des liens et s’adapter aux situations que l’on traverse grâce à notre capacité d’accordage. [vidéo]
Tiger Dance
Tiger Dance s’origine dans une représentation d’un corps connecté qui projette son avatar virtuel : les deux corps reliés coordonnent leur geste en complémentarité et en miroir et se découvrent en inventant une danse à deux mimétique et empathique. Reliés à plus d’un mètre de distance par des élastiques colorés fixés à différents points du corps (poignets, coudes, chevilles, genoux, ventre) il s’agit d’explorer l’espace de la rencontre incitative mais toujours libre. [vidéo] [vidéo]
Fish Balance
Fish Balance s’origine dans une réminiscence de la représentation du lien matriciel et du bercement. Ici les deux partenaires participent au mouvement, ondoient de concert, se font confiance à l’écoute de leurs micro-mouvements dans une attention fine des sensations douces. Le mouvement peut aussi s’accélérer lorsqu’il s’agit, comme avec une courroie de transmission, d’entrainer l’autre dans un mouvement commun. [vidéo]
Horse Pull
Horse Pull est constitué de deux harnais individuels aux couleurs vives et complémentaires. Lors de l’activation, les participants sont reliés à la taille par des mousquetons. Ce dispositif est l’expression d’un rapport de force, d’une rivalité, qui implique la tension physique mais en inversant les valeurs : c’est en aidant l’autre dans l’effort que chacun peut arriver à son but. Horse Pull s’active donc pour rendre évidente cette qualité d’entraide grâce à une expérience concrète.
Yllli 1
A l’origine des Corps communs, il y a Yllli (You will like it), une série de trois pièces inspirées du Yoga, conçue pour apporter un bien-être physique et mental. Avec Yllli 1, nous sommes assis et il s’agit de se concentrer sur l’alignement du corps, le bas de la tête maintenu par la pièce pour permettre une posture droite comme dans la méditation, ce qui peut provoquer des sensations particulières de prolongement de soi.
Yllli 2
A l’origine des Corps communs, il y a Yllli (You will like it), une série de trois pièces inspirées du Yoga, conçue pour apporter un bien-être physique et mental. Yllli 2 est inspiré du Yoga Iyengar. Cette pièce permet de découvrir de multiples postures toniques avec renversement du corps pouvant provoquer des sensations nouvelles. [vidéo]
Yllli 3
A l’origine des Corps communs, il y a Yllli (You will like it), une série de trois pièces inspirées du Yoga, conçue pour apporter un bien-être physique et mental. Avec Yllli 3, le corps est maintenu dans un hamac miniature, ou porte bébé pour adulte, où il s’agit de se relâcher et sentir combien cette posture nous invite à un retour à des états intimes.
Pyke
Pyke est un filet de sept mètres de longueur, arrimé à deux arbres ou deux corps. L’étendue rose se forme au gré des points d’attache et du vent doux ou puissant. Une forme esthétique et poétique se trace, souple ou tendue, dans l’espace visible du réel. Ce filet de pêche à l’air libre et hors de l’eau est retenu comme un cerf-volant et dessine des contours à l’espace naturel dans lequel il se déploie. [vidéo] — ——- — ——- — ——- — ——-
Sarah Roshem vit et travaille à Paris. Après un doctorat consacré aux relations entre l’art et la science, elle oriente son activité de plasticienne vers l’useful art, l’art dit “utile”, de nature contextuelle, voyant l’artiste intervenir dans la vie réelle à des fins concrètes et productives. Elle utilise notamment la cire, qu’elle décline en de multiples objets de service, utilisables à des fins personnelles et curatives. Sa pratique se transforme au fil des expériences, dans le sens d’une intervention relationnelle accrue avec le spectateur. Ce dernier devient un élément actif, intégré et fonctionnel de l’œuvre, celle-ci se définissant à la fois comme un objet et comme une prestation.
À sa manière indéniablement singulière, Sarah Roshem s’inscrit dans la lignée de Lygia Clark et d’Helio Oiticica, passionnés comme elle par le principe de l’échange corporel et du partage sensitif. Une œuvre d’art, pour cette artiste fondatrice de SR Labo (cette initiative a pour visée de rendre la création bénéfique, positive, thérapeutique), est avant tout un élément communicant, un objet que va animer l’intervention d’un spectateur ou de plusieurs. Regarder ne suffit pas, la participation active du public, plutôt, est de rigueur. Adepte de l’“art médecine” et du care, Sarah Roshem agit en vue d’accroître la relation avec autrui, avec “autruis” au pluriel, pourrait-on dire, comme le signale sa réalisation Corps communs. Celle-ci met en jeu plusieurs intervenants unis solidairement par des liens souples leur permettant des mouvements spécifiques de type “tous pour un, un pour tous”. L’œuvre d’art, pour l’occasion, quitte la cimaise (cimaise qu’elle peut retrouver une fois terminée son utilisation collective) et se fait objet incarné.
Paul Ardenne
Historien de l’art, critique et commissaire d’expositions
2023 Spin Light Duo, à la galerie Xippas pendant l’exposition de Santidio Pereira
2023 Spin Field, autour du Grand Palais Ephémère, pendant Paris+ Art Basel
2023 Journées Européennes du Patrimoine, Palais Galliera, Paris
2023 « Canopées » œuvre participative in situ au FAM Ste Geneviève, Paris
Le Cœur, Marousia Rebecq et Charlotte Ardon
Galerie du Buisson, Barbara Tannerie
CAC La Traverse, Bettie Nin
Théâtre de Gennevilliers, Adeline Diouf
Cassini, Isabelle Boccon Gibod
Galerie Rue Française, Bonnie Tchien
Université Paris 1, Yann Toma
Mont St-Michel, Isabelle et Marc de Luca
CND et CNSMDP, Magali Brument Charti
Le Salon H, Yael Halbertal et Philippe Zagouri
Galerie 24 Beaubourg, Louis Laurent Bretillard et Mijo Roussel
IMA, José Manlius
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Paul Ardenne, Ingrid Boccon Gibod
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Florent Audoye, Clémentine Balair, Vanina Bartoli, Carlos Beltran Gomez, Emilie Benoist, Magali Brument, Maya Coline, Adeline Diouf, Michiko Fou, Jef Gleich, Gaëlle Guillou, Aurélie Herbet, Caroline Ibos, Ivana Adame Makac, Isabelle Maurel, Davide Napoli, Pierre Pays, Nicola Ross, Camilla Santos, Charlotte Tassin, Anaëlle Topin, Elisabeth Vallaud, les danseurs, les participants
Photographies
Denis Boussard, Cécile Champy, Guillaume Dimanche, Stas Kalashnikov, Sarah Roshem, Chantapitch Wiwatchaikamol